L'Économie du spectacle vivant et l'audiovisuel : Colloque international Nice 15-16 octobre 1984 /
organisé par l'Association pour le Développement et la Diffusion de l'Économie de la Culture et la Direction du Développement Culturel, Service des Études et Recherches et Service des Affaires Internationales du Ministère de la Culture, et avec le concours de la Commission Française pour l'Unesco et de l'Association for Cultural Economics ; [réalisé sous la direction de Augustin Girard et de Xavier Dupuis, avec la collaboration de Geneviève Gentil]
- Paris : La Documentation Française, [1985]
- 323 p.;
Théâtre et musique sont si intimement liés à la nature de l'homme, ils se sont montrés si nécessaires à toutes les sociétés qu'ils ne devraient pas avoir besoin de politiques publiques pour survivre. Voilà pourtant trente ans que des politiques théâtrales et musicales délibérées ont considérablement multiplié les aides publiques dans tous les pays industrialisés. En France, les dépenses publiques pour le théâtre dépassent le milliard de francs, chiffre qui le met au rang des grandeurs qui intéressent l'économie. Cela n'empêche pas que la plupart des compagnies vivent dans une situation financière aux limites de l'inextricable, autre problème pour les économistes. Dans le même temps, le spectacle professionnel est entré par la télévision dans la vie hebdomadaire de centaines de millions de citoyens, et il est devenu une composante majeure de leurs loisirs, cependant que la plupart des professionnels connaissaient des conditions de vie et de création précaires. Ce double paradoxe, qui s'inscrit par des chiffres importants dans un secteur en développement rapide (loisirs et communication) est resté peu analysé par les économistes. La tentation était donc grande de réunir ceux qui, en France ou à l’étranger, se confrontent avec ce problème, artistes, chercheurs ou administrateurs, et de rechercher s’il n’y aurait pas des voies de passage - aller et retour - entre les deux branches d’un même domaine, l'une en crise, l'autre en plein essor. Le colloque de Nice a exploré ces voies, à la fois du côté jardin - le théâtre- et du côté cour - l'audiovisuel. Il a constaté qu'elles ne se rejoignaient pas d'elles-mêmes. La nature du théâtre et la nature de la communication audiovisuelle, les exigences et les fatalités de chacun font que ces voies sont parallèles, alors que ce sont les mêmes hommes qui les parcourent. Faire circuler des unes aux autres les ressources économiques du domaine d'ensemble est loin d'être facile. La faible audience des émissions culturelles dans tous les pays, l'échec américain de la câblo-distribution culturelle ont été des constats durs. Mais les constats pessimistes ne sont pas plus acceptables que l'optimisme des illusions. Le colloque de Nice s'est acharné à découvrir quelques espaces de convergence, expériences déjà faites - le Bal, pièce de théâtre et film - ou expériences à développer: dramaturgie double pour la scène et pour l'écran, nouvelles pratiques de communication pour le théâtre. Ce n'est pourtant pas l'esquisse de ces premières solutions qui a fait l'intérêt majeur du colloque. C'est plus encore l'éclosion accélérée de modes de penser nouveaux pour les économistes, de nécessaires inventions de gestion pour les artistes et les administrateurs, et la reconnaissance réciproque de la culture et de l'économie. L’édition des actes du colloque offre une trace de plus sur cette piste de recherche et d'action. (Font: Avant-propòsit)